Mohazo, l’entreprise de Zohra Baraka, au Kenya, a récemment expédié 200 000 bols et figurines en bois sculptés à la main. C’est de loin la livraison la plus importante de cette entreprise de décoration d’intérieur lancée il y a 30 ans. Et ça lui ouvre les portes du plus grand marché au monde : les États-Unis.

Des hommes travaillant sur un quai d’embarquement (© Trevor Snapp/Bloomberg/Getty Images)
Le port de Mombasa au Kenya est un point d’entrée et de sortie majeur pour les marchandises en provenance de plusieurs pays d’Afrique. (© Trevor Snapp/Bloomberg/Getty Images)

L’une des raisons principales qui font qu’on peut maintenant trouver les articles de Mohazo dans les rayons des magasins à travers les États-Unis, c’est la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA), un accord commercial de libre-échange que le Congrès a adopté en 2000 et a récemment prorogé jusqu’en 2025.

Les producteurs des pays d’Afrique subsaharienne qui répondent aux critères de l’AGOA peuvent exporter sur le marché américain et ont un accès plus facile que les pays ou les régions avec lesquels les États-Unis n’ont pas d’accord de libre-échange.

Le gouvernement du président Trump a fait du commerce libre, équitable et réciproque une priorité, et l’AGOA constitue une partie importante de cette stratégie. Cette loi a été bénéfique pour une multitude de secteurs d’activités dans les relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique, notamment l’agriculture, l’habillement et la mode.

Pour pouvoir bénéficier de l’AGOA, les entreprises africaines qui veulent exporter aux États-Unis doivent faire des recherches, explique Gregory Simpkins de l’USAID. « Les États-Unis sont le marché le plus grand et le plus riche du monde. Mais en réalité, c’est un ensemble de marchés », ajoute-t-il.

Gros plan sur des mains en train de cueillir des grains de café (© Robert Harding/Alamy)
Les grains de café d’Éthiopie font partie des produits exportés vers les États-Unis en vertu de l’AGOA. (© Robert Harding/Alamy)

Gregory Simpkins, qui dirige des stages de formation sur l’AGOA à travers toute l’Afrique subsaharienne, conseille aux éventuels exportateurs africains de prendre en compte cinq facteurs importants :


Votre pays remplit-il les conditions d’éligibilité ?

À l’heure actuelle, 40 pays d’Afrique subsaharienne remplissent les conditions d’éligibilité de l’AGOA. Les critères incluent les efforts du pays visant à améliorer les droits de l’Homme et l’État de droit, et à réduire les obstacles au commerce des États-Unis.


Vos produits remplissent-ils les conditions d’éligibilité ?

La quasi-totalité des produits exportés par les pays d’Afrique subsaharienne vers les États-Unis sont éligibles. Il vaut toutefois mieux vérifier* sur la liste. Il est possible qu’un produit ne soit pas éligible si, par exemple, il contient un pourcentage trop élevé de matières premières produites dans un autre pays.


Connaissez-vous votre marché aux États-Unis ?

M. Simpkins conseille d’avoir un plan d’affaires qui prend en considération des questions telles que : « Où allez-vous vendre votre produit aux États-Unis ? » ou « Quel bénéfice escomptez-vous après avoir payé les coûts de production et d’exportation ? ». « Si vous ne planifiez pas, ce sont vos concurrents qui planifieront pour vous. Et vos concurrents veulent vous voir échouer », avertit M. Simpkins.


Connaissez-vous la réglementation ? 

Différentes réglementations régissent les exportations de différents produits vers les États-Unis. Les produits alimentaires, par exemple, sont assujettis au Service d’inspection sanitaire des animaux et des plantes (APHIS) du département de l’Agriculture des États-Unis. Les exportations vers les États-Unis qui ne sont pas conformes à ces normes sont interdites d’entrée dans le pays. « Même si elles quittent votre port, elles ne seront pas acceptées à leur arrivée dans le port américain. Vous aurez donc gaspillé énormément d’argent », déclare M. Simpkins.


Connaissez-vous les conditions d’expédition ?

Pour les exportations vers les États-Unis, il faut fournir une facture commerciale, un certificat d’origine et accomplir les formalités douanières. Selon le produit, il peut y avoir d’autres conditions. Pour plus d’informations sur les réglementations et conditions d’expédition, téléchargez les ABCs de l’AGOA : Comment participer au marché américain [PDF, 21,7 Mo].


Même si c’est un peu difficile de comprendre les critères de l’AGOA, les entreprises comme Mohazo et d’autres qui y consacrent le temps et les efforts nécessaires en retirent un avantage économique considérable. Prenons l’exemple de Sseko Designs, le plus grand exportateur de chaussures de l’Ouganda : « Nous sommes très reconnaissants d’avoir l’AGOA et c’est grâce à cette loi que Sseko est en mesure de continuer à se développer », se réjouit Liz Bohannon, fondatrice de Sseko. Aujourd’hui, l’entreprise a une ligne de sandales et d’accessoires de mode qu’elle vend aux quatre coins du monde.

Mark Trainer

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