Le Président de la Répubique pourrait arguer d’un « état de nécessité » appliqué à la sauvegarde de nos entreprises pour annuler la vente d’Ecopla, dans l’intérêt économique national.

Mardi 10 janvier 2017 se réunira au Ministère des Finances une table ronde sensée trouver une solution à la demande des salariés d’ECOPLA (leader des barquettes alimentaires en aluminium) qui se battent depuis quatre ans pour sauver leur entreprise.

L’objectif « des » ECOPLA est de prendre possession des moules et des machines rachetés par le groupe concurrent italien CURKI.

Il y a peu de chances d’y voir participer le Ministre de l’Economie et des Finances Michel SAPIN et encore moins le Chef de l’Etat. Seront présents le conseiller chargé de l’Economie Sociale et Solidaire et de la Transmission d’Entreprises et sans doute Martine PINVILLE, Secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire sera présente.

Pourtant le cas ECOPLA est révélateur d’un constat unanime qui mobilise toute la classe politique : au-delà de nos millions de chômeurs, c’est la question du « Made in France », du maintien sur notre territoire de sociétés leaders sur leur marché et, au final, de la désindustrialisation de la France.

Il aurait été logique que les plus hautes instances de notre pays se mobilisent personnellement sur le dossier ECOPLA. Car la solution trouvée pourrait bénéficier à des milliers d’entreprises.

Quel est le sujet ? D’un côté, les sociétés françaises manquent de fonds propres, de l’autre l’actionnariat individuel populaire s’est détourné des entreprises.

Dans les années 80, sous des gouvernements de gauche, 8 millions de Français étaient devenus actionnaires d’entreprises locales, régionales, nationales. Après le rachat des ex-agents de change par les banques, les produits « maison », fonds de placement et autres contrats d’assurance-vie ont détourné cette épargne directe.
Depuis 1991, le chômage a connu une progression strictement inverse au nombre d’actionnaires individuels, revenu de 8 à 2 millions…

L’avènement du crowdfunding amorce un intérêt nouveau du public pour les entreprises mais il s’agit souvent de startup ou à tout le moins de dossiers de petite taille.

Quelle solution apporter aux salariés repreneurs d’une société qui ont besoin de plusieurs millions d’euros de fonds propres ?
Les salariés d’ECOPLA, bien qu’ayant levé 3 millions d’euros de dettes, sont dans ce cas : il leur manque au moins 1,5 M€ (estimation) pour racheter les moules et les machines qu’ils ont tenté de « capter » gratuitement, prenant ainsi le risque de se mettre hors la loi…

Le 10 janvier, les ECOPLA devront proposer ce rachat… Si toutefois CURKI en accepte le principe.

Avec sa plateforme « Carnet d’Annonces », le CiiB a réactivé le principe de mini-bourses de voisinage qui permettent de solliciter une épargne locale au service de projets locaux.

Nos dirigeants politiques auront-ils le courage d’étudier une telle solution ou chercheront-ils à décourager les salariés d’ECOPLA ? Si l’on s’en tient à la manière dont le Président de la République a poliment décliné leur invitation à dialoguer avec lui, on peut douter.

Ce dernier, qui dispose pourtant de pouvoirs exceptionnels, pourrait arguer d’un »état de nécessité » appliqué à la sauvegarde de nos entreprises pour annuler par exemple la vente à CURKI,dans l’intérêt économique national.

Le 10 janvier, nous saurons si les politiques au pouvoir et ceux qui y postulent ont une véritable vision pour l’industrie de notre pays.

Vue des 10 000 m2 des bâtiments de l’entreprise ECOPLA,
77 salariés et un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros en 2013,
un industriel chinois a fait chuter le chiffre d’affaires à 12 millions d’eyris en 2015 et a mis ECOPLA en liquidation

Contact : Jean SALWA
Tél. 01 42 46 11 73
Email : contact@ciib.fr

 

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