AURIGAMonsieur Jacques Chatain est le président cofondateur d’Auriga Partners. Structure d’investissements créée en 1998 Auriga Partners est un fond qui gère 400 millions d’euros. Les fonds d’Auriga Partners s’adressent à la santé, aux technologies de l’information, et développent des véhicules spécialisés qui s’adressent à des domaines très précis.

Actuellement, nous confie Monsieur Chatain, ce qui caractérise notre pays est cette dynamique entrepreneuriale. Ce dynamisme s’exprime à tous les niveaux de la société, ce, quelque soit le type de formation des personnes qui en sont à l’origine. Autrefois les entreprises étaient essentiellement constituées par des personnes brillamment diplômées, aujourd’hui ce n’est plus le cas, l’ambition a grandi, et le grand changement que je vois et qui va conduire à de belles réussites entrepreneuriales, c’est la capacité qu’ont les jeunes à se comprendre plus qu’avant, ce qui entraine une meilleure constitution d’équipes, qui rassemblent des jeunes ayant une formation peut-être moins prestigieuse qu’autrefois, mais qui apportent de la valeur dans le projet. Les jeunes se regroupent par compétences, par envie de travailler en équipe. Ce qui caractérise ces équipes, c’est la diversité des intelligences qui sont juxtaposées pour créer des champions.

Le rêve français existe, et à l’heure actuelle, tous les jeunes prétendent à créer leur entreprise plus qu’avant. Ce qui est exceptionnel, c’est qu’aujourd’hui, des jeunes qui n’avaient pas le profil se sentent l’envie de créer. A l’image de la réussite de l’initiative prise par Xavier Niel de créer l’école42, où les jeunes ne sont pas jugés sur leur cursus, mais sur l’envie qu’ils ont de découvrir de nouveaux mondes, ce type d’initiative a donné l’envie à ces jeunes, qui étaient un peu oubliés et n’avaient pas la possibilité de prétendre, ni l’ambition de créer leur entreprise, ces jeunes s’aperçoivent que, par un mode de formation différent, leurs talents peuvent s’exprimer et ils peuvent être en mesure d’apporter leurs compétences à des gens qui ont des formations d’ingénieurs de grandes écoles, d’écoles de commerce, et l’on voit actuellement des entreprises qui se créent avec des jeunes de  « 42 » et des diplômés de HEC, X, Supélec et d’autres écoles, qui naturellement avaient pour vocation de créer des entreprises, sans penser naturellement à associer des jeunes venant d’autres filières de formation. C’est à ce niveau que ça pétille, et le coté collaboratif de cette jeunesse conduit effectivement à la création de belles boites, principalement dans le monde du numérique, mais pourquoi pas demain dans des secteurs liés au « big data » dans la santé.

Actuellement, les barrières sociales sont en train de tomber. Les jeunes reconnaissent la compétence plus que l’historique familial et le cursus scolaire. Bien sûr qu’on ne peut pas créer des entreprises internationales sans avoir eu une formation, mais dans le passé je n’aurai jamais vu un projet être présenté par des diplômés d’une école de type HEC et Harvard qui se sont associés à un boulanger (cas extrême). Aujourd’hui, il n’est pas inconcevable de voir une personne avec un faible cursus scolaire, s’associer avec des gens qui ont une haute scolarité, et qui admettent que des intelligences peuvent s’additionner, pour conduire un projet à la réussite.

Didier Poli

Écoutez l’interview intégrale de Jacques Chatain.

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